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Études en France et stages en Belgique

Ses études terminées en 1930, ses supérieurs lui proposent d’être missionnaire au Japon. Surpris, Georges-Henri Lévesque explique plutôt qu’il préfère rester au Québec, car en ces débuts de crise économique, il y a fort à faire.  Dans ce sens, il leur annonce aussi qu’il veut se spécialiser en sciences sociales. Sentant venir l’évolution économique et sociale du Québec des années 1930, ses supérieurs dominicains accèdent donc à sa demande et l'envoient étudier deux ans en Europe, plus précisément à l’École des sciences sociales et politiques de l’Université catholique de Lille, en France. Aussi, ils lui donnent comme mandat d’apprendre et de s’informer sur les réalisations sociales de la Belgique, auprès du père dominicain Ceslas Rutten. C’est ainsi que le 16 juillet 1930, le père Lévesque prend le bateau pour l’Europe, pour en revenir deux ans plus tard, diplômé et considéré comme le premier sociologue dominicain canadien.

À son arrivée en Europe, il se dirige rapidement vers la Belgique afin de passer les derniers mois des vacances auprès du père Rutten. Ce dominicain belge, diplômé d’un doctorat en sciences sociales et politiques de l’Université de Louvain, est, à ses débuts, un prêtre-ouvrier dans les mines. Il est aussi à l’origine du syndicalisme ouvrier chrétien, des Cercles d’études et des Semaines sociales. Il fonde également le secrétariat des œuvres sociales chrétiennes de Belgique, un organisme qui constitue un centre d’information sur toutes les œuvres et les mouvements sociaux du pays ainsi qu’un lieu de coordination pour ces organismes. Pendant les deux mois d’été de 1930 et ensuite, à chacun de ses congés scolaires, le père Lévesque ira rejoindre le père Rutten à Bruxelles. Il participera à divers événements dont les Semaines sociales de Belgique et de France, à des stages pratiques en milieu ouvrier et à divers congrès portant sur l’action sociale et l’action catholique.

En octobre 1930, à la rentrée scolaire de l’Université catholique de Lille, il est pris en charge par le directeur de l’École des sciences sociales et politiques, le père Eugène Duthoit et par le père Thomas Delos, un sociologue dominicain qui s’occupe de son programme d’étude. Ce dernier est essentiellement orienté en économique et en sociologie, disciplines jugées importantes pour un futur professeur de morale. Un an après son arrivée à Lille, le père Lévesque vit une crise; d’un côté, il sent que ses supérieurs le destinent à l’enseignement; de l’autre, il est fasciné par l’action sociale et se voit plutôt comme un apôtre social aidant concrètement les gens. Il s’en ouvre à ses supérieurs et après un échange épistolaire, ceux-ci lui dictent leur volonté par un télégramme portant ce seul mot : Enseignement. Dès lors, tout en faisant des allers et retours en Belgique auprès du père Rutten et de son apprentissage en action sociale, le père Lévesque se concentre sur ses cours à l’Université catholique de Lille, présente une thèse dirigée par le professeur Pierre Bayart sur la bourse des valeurs et obtient son doctorat en sciences sociales et politiques en 1932. 

CRÉDITS