Le département des relations industrielles est fondé en 1943 et Gérard Tremblay, sous-ministre du travail, en est le premier directeur. Jean-Paul Després et Tremblay sont des professeurs à temps partiel, mais aussi les grands organisateurs de la mise sur pied du département, avec le seul professeur à temps plein, l’abbé Gérard Dion. Ils seront aidés par les juristes Marie-Louis Beaulieu et Louis-Philippe Pigeon, ainsi que par Émile Gosselin à partir de 1950. Les cours spécifiques aux relations industrielles que doivent suivre les étudiants de deuxième et troisième année, sont entre autres : Le marché du travail au Canada, Histoire des associations patronales au Canada, aux États-Unis et en Grande-Bretagne, Conciliation et arbitrage des conflits d’intérêts, Hygiène industrielle, Prévention des accidents, Juridiction du travail, Chômage, Logements ouvriers et Éthique professionnelle.
À ses débuts, le département est davantage orienté vers les études pratiques, car au moment de sa création, la société québécoise subit les conséquences économiques de la Seconde Guerre mondiale. Le besoin d’experts en relations du travail se fait sentir. Contrairement aux universités américaines et à certaines canadiennes, qui insèrent leur département des relations industrielles au sein d’une École de commerce ou d’administration, celui de Laval est créé à l’intérieur de la Faculté des sciences sociales. Celle-ci considère que les relations de travail découlent davantage des relations humaines et sociales.
L’abbé Gérard Dion succède au premier directeur du département en 1956 et sera en fonction jusqu’en 1963. Il œuvre pendant quarante ans à l’enseignement et à l’orientation du département, soit jusqu’en 1980. C’est lui qui fonde, en 1945, la première revue scientifique bilingue dans le domaine des relations industrielles publiée dans le monde et la seule au Canada. D’abord intitulée Bulletin des relations industrielles de Laval, elle devient, cinq ans plus tard, Relations Industrielles/Industrial Relations.
Le département organise également le premier congrès des relations industrielles en mars 1946. Les responsables réunissent à l’Université Laval les groupements patronaux, les centrales syndicales et les milieux administratifs afin qu’ils discutent et échangent sur les relations de travail. Le succès est tel que l’événement se répète les années suivantes. Les mémoires des congrès sont publiés chaque année et permettent ainsi la diffusion d’ouvrages en français qui représentent la réalité canadienne et québécoise.
