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Conseil supérieur de la coopération

L’unification des organismes coopératifs du Québec est une idée du père Lévesque. Une idée qu’il mijote depuis son retour d’Europe. En effet, en ayant en tête l’exemple des mouvements coopératifs belges, il observe ceux du Québec. Ceci le convainc qu’un organisme supérieur de coopération permettrait aux coopératives québécoises d’échanger, de s’harmoniser et d’être un lieu de stimulation pour tous.

Le père Lévesque veut aussi couper court aux arguments négatifs des opposants de l’École qui croient fortement que celle-ci va envoyer sur le marché du travail de jeunes chômeurs formés pour des métiers qui n’existent pas, tels des sociologues, des économistes et des experts en relations de travail. Par le mouvement coopératif, il veut démontrer que les sciences sociales peuvent aboutir à un travail concret.

Il contacte les principaux dirigeants des mouvements coopératifs et les invite à se rencontrer dans un lieu neutre, l’Université Laval. Le 2 avril 1939 sont réunis les responsables des coopératives de consommation et agricoles, ceux des Caisses populaires; le gouvernement provincial et son département de coopération, les Pêcheurs-Unis, l’École des pêcheries de Ste-Anne-de-la-Pocatière, l’Institut agricole d’Oka, le Rural Adult Education de l’Université McGill, l’Union catholique des cultivateurs et les Syndicats catholiques. Au terme de cette rencontre, le Conseil supérieur de coopération est créé; l’École des sciences sociales de l’Université Laval est choisie comme siège social et Georges-Henri Lévesque est élu président pour cinq ans. Plusieurs buts sont fixés lors de cette première réunion, notamment ceux de répandre la doctrine des coopératives, d’assurer la coordination de leurs activités, de fonder une revue et de tenir un congrès annuel. En 1951, le Conseil supérieur de la coopération devient le Conseil de la coopération du Québec et en 2006, il changera son intitulé pour le Conseil québécois de la coopération et de la mutualité.

Le premier congrès du Conseil supérieur de la coopération a lieu à Montréal à la fin du mois de novembre 1939. Ce congrès veut faire connaître le dynamisme des mouvements coopératifs. Le père Lévesque ne peut assister à ce congrès, pour cause de maladie. Cependant, il est présent lors du deuxième congrès qui a lieu au Palais Montcalm de Québec, au début du mois de septembre 1940. Le thème choisi pour ce congrès est : Coordination des forces coopératives dans la province de Québec. Les coopérateurs répondent à l’invitation du président du Conseil et se présentent en grand nombre à Québec. Ce deuxième congrès est très marquant, car il permet de définir les forces et faiblesses des différents mouvements coopératifs et ensuite de les coordonner afin d’augmenter leur rendement. Au cours des décennies, les thèmes des congrès vont se spécifier et permettre l’ébauche de solutions à des problèmes pratiques et concrets. 

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