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14 diplômés et leur apport à la société

Michel Bélanger (1929-1997) – Économiste, haut fonctionnaire et homme politique

En 1952, il obtient son baccalauréat de la Faculté des sciences sociales, avec une forte concentration en économique. En 1960, René Lévesque, alors ministre des Ressources hydrauliques, se fait recommander Michel Bélanger par le père Lévesque. C’est ainsi que l’ancien étudiant de la Faculté devient conseiller auprès du ministre Lévesque et, de 1963 à 1965, il est sous-ministre adjoint aux ressources naturelles et hydrauliques. Il fait partie de l’équipe du ministre qui prépare et met en place le projet de nationalisation de l’électricité. 

Gérard Bergeron (1922-2002) – Politicologue et professeur à l’Université Laval

Il reçoit son diplôme de la Faculté des sciences sociales en 1947 et en 1961, il obtient un doctorat en droit public et en science politique de l’Université de Paris. Devenu professeur, il devient le premier professionnel de l’enseignement des relations internationales. Intellectuel, analyste, essayiste et fin observateur, il est le premier théoricien politique du Québec. Ses nombreuses publications et nombreux articles étendent sa renommée au-delà des frontières du Québec.

Guy Coulombe (1936-2011) – Sociologue et haut fonctionnaire

Il obtient son diplôme en sociologie de la Faculté des sciences sociales en 1961. Jusqu’en 1963, il suit des cours de doctorat en sociologie du développement économique à l’Université de Chicago. Il commence sa carrière comme aménagiste, au Bureau d’aménagement de l’est du Québec (BAEQ), où il conçoit un plan de développement régional. Ce plan mène à la création de l’Office de planification et de développement du Québec et Guy Coulombe est nommé directeur du développement régional. Il occupe divers postes au sein du gouvernement provincial, dont celui de secrétaire du Conseil du trésor et secrétaire général du Conseil exécutif. En 1982, il est nommé directeur général d’Hydro-Québec.

Gérard Dion (1912-1990) – Prêtre et professeur à l’Université Laval

En 1943, il obtient sa maîtrise de la Faculté des sciences sociales. Il fait ensuite des études supérieures en relations industrielles à l’Université Queen’s, à Kingston en Ontario. Professeur dès 1944, il participe à la mise sur pied du Département des relations industrielles et il en sera le directeur pendant de nombreuses années. Spécialiste des relations de travail, il écrit de nombreux ouvrages reconnus sur le sujet, dont son Dictionnaire canadien des relations du travail, paru en 1976 et réédité en 1986 et un Vocabulaire anglais-français en relations professionnelles qui a contribué à la francisation de la langue du travail. Fortement engagé, il milite, entre autres, pour la déconfessionnalisation des mouvements syndicaux, pour l’obtention d’un code du travail et du droit de grève. 

Fernand Dumont (1927-1997) – Sociologue, fonctionnaire et professeur à l’Université Laval

Finissant en 1953, il obtient sa maîtrise de la Faculté des sciences sociales. L’année suivante, il étudie la psychologie à la Sorbonne et obtient un doctorat en sociologie de l’École pratique des Hautes Études à Paris. Il est professeur, chercheur, directeur du Département de sociologie et fondateur de l’Institut supérieur de recherches en sciences humaines à l’Université Laval. De 1968 à 1970, il préside la Commission sur les laïcs et l'Église, la Commission Dumont, qui tente d'insérer l'Église catholique dans la nouvelle société québécoise. En 1976, il est nommé sous-ministre au Développement culturel et contribue à la rédaction du livre blanc du ministre Camille Laurin, qui mène à la loi 101 sur la Charte de la langue française. En décembre 1979, il est l’un des fondateurs et le premier directeur de l'Institut québécois de recherche sur la culture, un organisme gouvernemental mis sur pied pour étudier à long terme l’évolution de la culture québécoise. 

Jean-Charles Falardeau (1914-1989) – Sociologue et professeur

Il fait partie de la première cohorte des finissants de l’École des sciences sociales, politiques et économiques qui diplôment en 1941. Il poursuit sa formation en sociologie à l'Université de Chicago. De retour à Québec à l'automne 1943, Falardeau entame une longue carrière de professorat à la Faculté des sciences sociales et il dirige également le Département de sociologie de 1953 à 1961. Premier sociologue québécois à exercer officiellement sa profession, ce grand observateur et penseur de l’évolution de la société québécoise publie de nombreux ouvrages, notamment sur les classes sociales, les institutions sociales au Canada français et la sociologie de la littérature. De 1945 à 1955, il est un membre actif du Conseil canadien de recherches en sciences sociales et élu président pour l’année 1952-1953. Il est le premier président du Conseil provincial des arts, en 1962.

Jean Marchand (1918-1988) – Syndicaliste et homme politique

Il reçoit son diplôme de l’École des sciences sociales, politiques et économiques en 1942. Dès sa sortie de l’École, il se lance dans le syndicalisme. Ainsi, en 1944, il est l’organisateur syndical de la Fédération de la pulpe et du papier et de la Confédération des travailleurs catholiques du Canada (CTCC). Il devient secrétaire général de la CTCC en 1947 et est donc un des principaux acteurs de la grève d’Asbestos de 1949. De 1961 à 1964, il est nommé président de la Confédération, qui est devenue depuis, la Confédération des syndicats nationaux (CSN). Dans les premières années de la Révolution tranquille, Jean Marchand travaille à la déconfessionnalisation des groupes syndicaux et, en collaboration avec le gouvernement libéral, il obtient des réformes législatives touchant les travailleurs, notamment la syndicalisation des employés du secteur public et le droit de grève. En 1965, il quitte ses fonctions au sein de la CSN et, à l’invitation de Lester B. Pearson, se lance en politique fédérale avec Pierre Elliott Trudeau et Gérard Pelletier. Ce trio de francophones libéraux se fera appeler Les trois colombes à Ottawa.

André Marier (1932-    ) – Économiste et haut fonctionnaire

Il obtient une maîtrise en économique de la Faculté des sciences sociales en 1956. Il poursuit ses études à la School of Commerce de l’Université McGill à Montréal, jusqu’en 1958.Après avoir travaillé comme économiste pour diverses compagnies, il entre au service du gouvernement québécois. D’abord, au sein du ministère des Richesses naturelles, il participe à la nationalisation de l’électricité. Ensuite, il travaille à la création de la Régie des rentes et à la Caisse de dépôt et placement du Québec avec Jacques Parizeau. Il est aussi l’instigateur de la Société québécoise d’initiatives pétrolières (SOQUIP). 

Roger Marier (1916-2001) – Professeur et haut fonctionnaire

Il possède déjà une licence en droit de l’Université Laval, lorsqu’il s’inscrit à l’École des sciences sociales, politiques et économiques, où il obtient une maîtrise en service social, en 1941. Il fait donc partie de la première cohorte des finissants de l’École. Ensuite, il étudie deux ans en service social à l’Université catholique de Washington. En 1943, il revient enseigner à la Faculté des sciences sociales et participe activement à l’organisation de plusieurs services communautaires de la ville de Québec. Après des détours à l’Université McGill comme professeur et à Ottawa, comme fonctionnaire fédéral, le gouvernement québécois de Jean Lesage le nomme sous-ministre au ministère de la Famille et du Bien-être social. Au sein de ce ministère, Roger Marier participe à la mise en place des politiques et des programmes sociaux du gouvernement ainsi qu’à la réorganisation administrative du ministère, entre autres par l’embauche de jeunes professionnels des sciences sociales. En 1970, il devient président du Conseil des affaires sociales et de la famille, organisme d’étude et de consultation pour le nouveau ministère des Affaires sociales. 

Yves Martin (1929-    ) - Sociologue et haut fonctionnaire

Inscrit à la Faculté des sciences sociales, Yves Martin obtient une maîtrise en sociologie en 1954. Il poursuit ensuite des études supérieures à l’Institut national d’études démographiques et à l’École pratique des Hautes Études à Paris. En 1956, il revient à la Faculté où il enseigne au Département de sociologie. Au milieu des années 1960, il quitte la Faculté des sciences sociales et est engagé par le gouvernement du Québec. En 1966, il est nommé successivement sous-ministre adjoint et sous-ministre au ministère de l’Éducation. En 1973, il est président-directeur général de la Régie de l’assurance maladie du Québec. Après un mandat comme recteur à l’Université de Sherbrooke, Yves Martin fonde et dirige l’Institut de recherche en santé et en sécurité du travail en 1981, pour ensuite devenir sous-ministre des Relations internationales en 1984. 

Claude Morin (1929-    ) – Haut fonctionnaire, homme politique et professeur

Il obtient son diplôme de maîtrise en économique à la Faculté des sciences sociales en 1953. Il poursuit ses études à l’Université Columbia, à New York, où il obtient une maîtrise en service social (Master of Social Welfare). De retour à Québec, il est professeur et chercheur à la Faculté des sciences sociales jusqu’en 1963. Au début des années 1960, il devient consultant au sein du Conseil d’orientation économique du Québec et conseiller pour le Comité d’étude sur l’assistance publique (Rapport Boucher), qui mène à de nouvelles politiques sociales. C’est lui également qui rédige les discours de Jean Lesage de 1960 à 1966. Au cours de ces mêmes années, il est conseiller économique du Conseil exécutif du gouvernement du Québec. Entre 1963 et 1967, il est sous-ministre des Affaires fédérales-provinciales et de1967 à 1971, sous-ministre des Affaires intergouvernementales. Ainsi, pendant les années de la Révolution tranquille, il est de tous les dossiers touchant les relations du Québec avec le gouvernement fédéral. À l’automne de 1971, il quitte la fonction publique pour retourner à l’enseignement comme professeur à l’École nationale d’administration publique (ENAP). Finalement, en 1976, il est élu député du Parti Québécois et est nommé ministre des Affaires intergouvernementales jusqu’à sa démission en 1981.

André Patry (1923-2012) - Haut fonctionnaire

Il est diplômé de la Faculté de droit, lorsqu’il s’inscrit à la Faculté des sciences sociales, où il obtient une maîtrise, en 1947. Polyglotte, il parle sept langues couramment. De 1953 à 1966, il enseigne le droit international public à la Faculté de droit et donne des cours de relations internationales, au Département de science politique à la Faculté des sciences sociales de l’Université Laval. Très intéressé par les questions internationales, André Patry joue un rôle important dans les débuts de la diplomatie au Québec. D’ailleurs, l’Université Laval crée pour lui les postes de secrétaire des relations extérieures de l’Université (1950-1952) et de directeur des relations culturelles (1953-1956). Dans la fonction publique, il est conseiller du gouvernement pour les questions constitutionnelles et internationales, de 1963 à 1966. Par la suite et jusqu’en 1968, il devient le premier chef du protocole, le commissaire général pour les visites des chefs d’États et conseiller diplomatique du premier ministre du Québec. En 1968, il est lié à la création du ministère de l’Immigration du Québec et en devient sous-ministre pour une période de deux ans. Ensuite, il devient conseiller auprès du ministre des Affaires culturelles du Québec et par le fait même, directeur de la Bibliothèque nationale. Enfin, lors de la crise du pétrole, de 1974 à 1976, il est chargé des affaires du Moyen-Orient au ministère des Affaires intergouvernementales du Québec. 

Guy Rocher (1924-    ) – Sociologue et professeur

Il s’inscrit en sociologie à l’Université Laval et obtient sa maîtrise de la Faculté des sciences sociales en 1950. Il poursuit des études doctorales à l’Université Harvard de 1950 à 1952 et obtient son doctorat en sociologie en 1957. Au début des années 1950, il entame sa carrière professorale à l’Université Laval, où il enseigne la sociologie et la psychologie sociale à la Faculté des sciences sociales. Au début des années 1960, Guy Rocher devient membre de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement (Commission Parent), et joue ainsi un rôle important dans la réforme de l’éducation au Québec. En 1965 et 1966, il est président du Comité d’étude pour la création d’une université du Québec de langue française à Montréal. Enfin en 1977, il participe avec Fernand Dumont à la rédaction de la Charte de la langue française qui mène à la loi 101.

Arthur Tremblay (1917-1996) – Professeur, haut fonctionnaire et sénateur

Il obtient une maîtrise à l’École des sciences sociales, politiques et économiques de l’Université Laval en 1942. L’année précédente, alors qu’il est encore étudiant, il fonde, avec l’abbé Wilfrid Ethier, l’Institut Laval d’orientation professionnelle. En 1943, il est professeur à l’École de pédagogie de l’Université Laval et en 1945, il obtient une maîtrise en éducation de l’Université Harvard. Tout au long des années 1950, tout en continuant son enseignement, il s’implique dans plusieurs associations et comités touchant l’éducation. Dans les années 1960, il entre dans la fonction publique où il devient chef de cabinet du ministre de la Jeunesse, conseiller technique ainsi que directeur du Bureau de la recherche et de planification. Aussi, il est membre adjoint de la Commission royale d’enquête sur l’enseignement (Commission Parent) et président du Comité d’étude sur la réforme de l’enseignement technique, professionnel et agraire. Enfin, de 1964 à 1969, il est nommé sous-ministre de l’Éducation. À ce poste, il participe activement à la mise en place du nouveau système d’éducation. La décennie 1970 le voit travailler comme président-directeur général de l’Office de planification et de développement du Québec, mais surtout comme sous-ministre aux Affaires intergouvernementales. En 1979, il est nommé au Sénat du Canada et, en 1984, il est conseiller spécial du premier ministre Brian Mulroney aux Affaires constitutionnelles et aux Relations fédérales-provinciales.

CRÉDITS